Un photo-reportage humain
Par Egna Bernati--Saj
Tous les mercredis matin à 11 heures précises, un groupe de victime d’AVC se réunissent pour aller marcher aux alentours du centre de réadaptation Lucie-Bruneau, avec un but bien précis : trouver un beau restaurant où se poser et passer du bon temps en groupe. Tous sont des modèles d’espoir face aux drames de la vie, et chacun fait preuve de résillience jour après jour.
Ils ont tous acceptés de partager une passion ou une anecdote sur leur maladie ou leur vie passée, espérant démistifier et montrer que rien n’est jamais fini. Ils sont courageux et croquent la vie à pleines dents, aujourd’hui encore plus que jamais.
La marche, pour certains, leur a permis de se remettre de leur accident vasculaire cérébral, pour d’autre, cette activité physique les soutient moralement et socialement. En bref, il est devenu essentiel pour eux de se retrouver chaque semaine et de partager ces précieux moments tous ensemble.
Pierre
C'était il y a maintenant 10 ans que Pierre subit un AVC à la suite d'une méningite. Il y a une partie de sa vie qui ne lui reviendra jamais à la mémoire car il fut placé dans un coma pendant 6 mois durant lequel il fit deux autres AVC.
Après une réhabilitation d'un an au centre de réadaptation Lucie-Bruneau, Pierre fut finalement capable de récupérer ce qu'il pouvait de ce qu'il avait perdu.
Malgré sa presque-surdité, il traversa les stades de sa remise en forme et passa de la chaise roulante, au déambulateur et pour finir par la canne.
"Marcher est le dernier espoir qui me reste, car je ne peux plus faire de vélo, de raquettes ou de randonnées pédestres."
"Nous avons une règle non-écrite dans le groupe: on marche à la vitesse du plus lent. On ne laisse personne tout seul."
Mario
"Après la réadaptation il n'y a plus rien. J'ai donc décider de mettre en place une activité qui les rassemblerait et qui les motiverait. Tout le monde est le bienvenu."
Pierre Crête
Danielle
Il y a 15 ans que Danielle fit son AVC à la suite d'une artère qui a saignée. Ce fut un long processus avec des opérations et un an et demi en réhabilitation.
Sa réadaptation se fit mieux que souhaité car ses muscles avaient déjà une compréhension interne des mouvements. En effet, Danielle pratiqua la danse classique pendant plus de 30 ans, ce qui l'aida à récupérer. Toutefois, l'éventualité de ne plus pouvoir marcher était très dur étant promise à une éventuelle carrière de danseuse ballet.
La musique prit également une place importante dans sa vie, ayant travaillée à l'orchestre symphonique et étant une ancienne pianiste.
"La musique est pour moi un exutoire, elle m'a aidée à passer à travers les épreuves de ma vie."
"Les marches du mercredi sont pour moi un façon de rester active et de passer du bon temps avec le groupe."
Bien qu'avant la pandémie, le groupe comptait jusqu'à 25 participants, les survivants ne se sont pas démoralisés et ils continuent à se retrouver quelques heures dans un lieu de partage, d'écoute et d'échange.
